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Expulsion locative : tout savoir

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L’expulsion locative est une procédure légale permettant à un propriétaire de récupérer son bien lorsque le locataire ne respecte pas ses obligations. Encadrée par des règles strictes, elle vise à équilibrer les droits des deux parties tout en garantissant un cadre juste et équitable.

Les causes principales d’une expulsion locative

Les causes d’une expulsion locative sont principalement liées au non-respect des obligations contractuelles par le locataire. La raison la plus fréquente est le non-paiement des loyers, qui constitue une violation majeure du contrat de location.

D’autres motifs peuvent inclure le non-respect des clauses du bail, comme des dégradations du logement ou l’usage non conforme des lieux, par exemple pour des activités commerciales non autorisées. 


Par ailleurs, le comportement troublant de certains locataires, comme des nuisances répétées ou des infractions graves, peut également justifier une procédure d’expulsion. Dans tous les cas, ces situations doivent être clairement documentées par le propriétaire avant d’engager toute démarche légale.

La procédure légale d’expulsion locative

La procédure d’expulsion locative est rigoureusement encadrée par la loi française afin de garantir un équilibre entre les droits du propriétaire et ceux du locataire : 

  1. Mise en demeure : la première étape obligatoire

Lorsqu’un locataire manque à ses obligations, notamment en cas de loyers impayés, le propriétaire est tenu d’adresser un commandement de payer ou de respecter ses obligations contractuelles. Ce document, délivré par un commissaire de justice (ou huissier de justice), informe le locataire de ses manquements et lui accorde un délai légal de deux mois pour régulariser la situation. Si le problème ne concerne pas un impayé, le propriétaire peut adresser un autre type de mise en demeure pour alerter le locataire.

  1. Saisine du tribunal judiciaire

Si la situation persiste après la mise en demeure, le propriétaire peut saisir le tribunal judiciaire compétent pour demander la résiliation du bail et l’expulsion du locataire. Au cours de cette procédure, le locataire a la possibilité de présenter ses arguments et de demander des délais pour régulariser ses obligations.

Le juge prend en compte différents critères, notamment la situation personnelle et financière du locataire, ainsi que les éventuelles démarches engagées pour résoudre la situation. En cas de décision favorable au propriétaire, le juge prononce la résiliation du bail et peut ordonner l’expulsion. Toutefois, des délais supplémentaires de 3 mois à 3 ans peuvent être accordés selon les cas, afin de permettre au locataire de trouver une solution de relogement.

  1. Commandement de quitter les lieux

Si le tribunal ordonne l’expulsion, le locataire reçoit un commandement de quitter les lieux délivré par un commissaire de justice. Ce document précise les délais impartis pour libérer le logement. En général, le locataire dispose d’un délai d’exécution fixé par le juge, qui peut varier selon sa situation.

  1. Exécution de l’expulsion

Si, malgré cette mise en demeure, le locataire ne quitte pas volontairement le logement, le propriétaire doit demander l’intervention d’un commissaire de justice pour procéder à l’expulsion. Dans certains cas, cette intervention nécessite l’autorisation du préfet pour recourir à la force publique. Cette étape est souvent un dernier recours, car les autorités veillent à ce que toutes les démarches légales aient été respectées.

  1. Trêve hivernale : une suspension temporaire

La loi interdit les expulsions locatives durant la trêve hivernale, qui s’étend du 1ᵉʳ novembre au 31 mars de l’année suivante. Cette mesure vise à protéger les locataires les plus vulnérables pendant les mois froids. Cependant, certaines exceptions existent, notamment en cas de squat ou de logement réquisitionné illégalement.

Les droits et recours des locataires en cas d’expulsion locative

Lorsqu’un locataire fait face à une procédure d’expulsion, il conserve des droits fondamentaux et peut bénéficier de recours pour protéger ses intérêts. Ces mesures, prévues par la législation française, visent à garantir un équilibre entre les droits du propriétaire et les besoins du locataire, notamment en cas de difficultés financières ou personnelles.

 

  • Le droit à l’information et à la défense : dès le début de la procédure, le locataire a le droit d’être informé des démarches engagées contre lui. Chaque étape, du commandement de payer au commandement de quitter les lieux, doit être notifiée de manière officielle par un commissaire de justice. Le locataire peut également être entendu par le tribunal, où il pourra expliquer sa situation et, si nécessaire, demander un délai supplémentaire pour régulariser ses obligations ou trouver une solution de relogement.

 

  • Les délais accordés par le juge : le juge chargé de la procédure peut accorder des délais de paiement, généralement de 3 mois, mais pouvant aller jusqu’à 3 ans dans des situations exceptionnelles. Ces délais permettent au locataire de se réorganiser, que ce soit pour rembourser les loyers impayés ou pour chercher un nouveau logement. Ces mesures tiennent compte de critères tels que la situation financière du locataire, la présence d’enfants à charge ou son état de santé.

 

  • La trêve hivernale : l’un des droits les plus protecteurs pour les locataires est la trêve hivernale, qui interdit toute expulsion entre le 1ᵉʳ novembre et le 31 mars de l’année suivante. Durant cette période, les locataires ne peuvent être contraints de quitter leur logement, même en cas de décision judiciaire d’expulsion. Cependant, cette protection ne s’applique pas dans certains cas spécifiques, comme l’occupation illicite d’un logement (squat).

 

  • Les aides et soutiens disponibles : en cas de difficultés financières, le locataire peut solliciter des aides auprès des organismes sociaux, comme le Fonds de solidarité pour le logement (FSL), qui peut intervenir pour régler une partie des dettes locatives. Certaines associations spécialisées dans le droit au logement, telles que la CNL (Confédération Nationale du Logement), offrent également un accompagnement juridique et social pour aider les locataires à surmonter leurs difficultés.

 

  • Le recours en appel : si le locataire estime que la décision de justice est injuste ou disproportionnée, il peut faire appel. Cette procédure suspend temporairement l’exécution de l’expulsion et offre une nouvelle occasion de défendre ses droits devant une juridiction supérieure.

Le rôle des avocats dans une procédure d’expulsion locative

Dans une procédure d’expulsion locative, les avocats jouent un rôle central pour accompagner et défendre les parties concernées, qu’il s’agisse des locataires ou des propriétaires. Leur intervention garantit que les droits de chacun soient respectés et que les démarches suivent les règles légales en vigueur. Pour les locataires, l’avocat examine le dossier afin de détecter d’éventuelles irrégularités, sollicite des délais de paiement ou un report d’expulsion, et oriente vers des dispositifs d’aide comme le Fonds de solidarité pour le logement (FSL). Il peut également représenter le locataire en appel si une décision judiciaire paraît injuste.

Du côté des propriétaires, l’avocat assiste dans les démarches légales nécessaires, rédige les documents requis, et s’assure que la procédure respecte scrupuleusement la loi, réduisant ainsi les risques d’annulation ou de retard. Il agit également comme conseiller, notamment sur des mesures préventives pour sécuriser les relations locatives.

Dans de nombreux cas, l’avocat intervient comme médiateur pour faciliter des solutions amiables, qu’il s’agisse de négocier un échéancier de paiement ou de convenir d’un départ volontaire du locataire. Son rôle est aussi de s’assurer que toutes les étapes de la procédure sont conformes à la législation. Que ce soit pour protéger un locataire ou pour défendre un propriétaire, l’avocat sécurise les démarches, protège les droits de son client, et favorise des solutions justes et adaptées à chaque situation.

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